Dès mercredi soir et jusqu'au 14 janvier, la grande salle de la place du Châtelet accueillera la reprise de "Wiesenland", fruit d'un des nombreux voyages que la compagnie de Pina Bausch, le Tanztheater de Wuppertal (ouest de l'Allemagne), a accomplis à travers le monde depuis le début des années 1990.
Cette pièce de l'an 2000 transporte le spectateur en Hongrie, avec un monumental rocher couvert de mousse conçu par Peter Pabst, le fidèle décorateur de Pina Bausch.
La grande prêtresse de la danse-théâtre, âgée de 68 ans, poursuivra du 19 au 30 janvier sa résidence parisienne avec sa dernière création, "Sweet Mambo", dont la scénographie s'annonce dépouillée et la distribution resserrée à neuf danseurs multipliant les solos.
Avec ces deux programmes, Pina Bausch signera son 27e passage au Théâtre de la Ville, qui lui propose chaque année ou presque ce qu'aucune autre salle au monde ne lui offre: trois à quatre semaines de représentations à guichets fermés.
Ce triomphe récurrent n'était pas écrit dans les années 1970, quand Gérard Violette, alors administrateur général du Théâtre de la Ville, a fait la connaissance de la chorégraphe originaire de Solingen, la ville de la coutellerie située près de Wuppertal.
"Je suis allé voir en 1976 à Wuppertal ses "Sept péchés capitaux". Au tout début du spectacle, je me suis dit +qu'est-ce que c'est que ce truc ?+. Je me croyais à Plougastel-Daoulas. Mais au bout de quelques minutes, je pleurais", poursuit le directeur de la salle municipale parisienne durant 23 ans (1985-2008), en évoquant un "choc incroyable".
Pina Bausch surprend voire scandalise par son art qui mêle le théâtre à la danse, fait parler sur scène les danseurs, réinvente le mouvement de manière sensible et violente à la fois. "A Wuppertal, avec les femmes d'ingénieur de la Ruhr en robes du soir, c'était la bataille d'Hernani", se rappelle Gérard Violette.
En juin 1979, quand la chorégraphe allemande fait ses débuts au Théâtre de la Ville, elle n'obtient pas non plus un accueil unanime.
"Pour la majorité du public, qui venait du théâtre, ça a été une rencontre extraordinaire. Mais le milieu professionnel et la presse ont d'abord opposé un refus brutal", souligne Gérard Violette.
Ainsi d'un journal populaire du soir, qui prouve sous un titre élégant ("Les tétons teutons") son incompréhension du style de l'éternelle dame en noir: "Il y a toujours une bretelle qui lâche pour montrer que les danseuses allemandes ont plus de poitrine que les Françaises !"
Depuis, le Théâtre de la Ville a accueilli toutes les pièces qui ont fait la légende Pina Bausch ("Café Müller", "Bandonéon", "Walzer", "Kontakthof" pour interprètes de plus de 65 ans...) et s'est fait l'écho de ses pérégrinations à Palerme, Hong Kong, Lisbonne, Istanbul ou en Corée.
Pina Bausch est devenu le symbole de la vocation chorégraphique du Théâtre de la Ville, qui a en retour lancé et accompagné sa carrière mondiale.
"Ca a été entre nous une grande rencontre, unique, qui nous dépasse, et un formidable échange de services pour l'un comme pour l'autre", résume Gérard Violette.
Cette pièce de l'an 2000 transporte le spectateur en Hongrie, avec un monumental rocher couvert de mousse conçu par Peter Pabst, le fidèle décorateur de Pina Bausch.
La grande prêtresse de la danse-théâtre, âgée de 68 ans, poursuivra du 19 au 30 janvier sa résidence parisienne avec sa dernière création, "Sweet Mambo", dont la scénographie s'annonce dépouillée et la distribution resserrée à neuf danseurs multipliant les solos.
Avec ces deux programmes, Pina Bausch signera son 27e passage au Théâtre de la Ville, qui lui propose chaque année ou presque ce qu'aucune autre salle au monde ne lui offre: trois à quatre semaines de représentations à guichets fermés.
Ce triomphe récurrent n'était pas écrit dans les années 1970, quand Gérard Violette, alors administrateur général du Théâtre de la Ville, a fait la connaissance de la chorégraphe originaire de Solingen, la ville de la coutellerie située près de Wuppertal.
"Je suis allé voir en 1976 à Wuppertal ses "Sept péchés capitaux". Au tout début du spectacle, je me suis dit +qu'est-ce que c'est que ce truc ?+. Je me croyais à Plougastel-Daoulas. Mais au bout de quelques minutes, je pleurais", poursuit le directeur de la salle municipale parisienne durant 23 ans (1985-2008), en évoquant un "choc incroyable".
Pina Bausch surprend voire scandalise par son art qui mêle le théâtre à la danse, fait parler sur scène les danseurs, réinvente le mouvement de manière sensible et violente à la fois. "A Wuppertal, avec les femmes d'ingénieur de la Ruhr en robes du soir, c'était la bataille d'Hernani", se rappelle Gérard Violette.
En juin 1979, quand la chorégraphe allemande fait ses débuts au Théâtre de la Ville, elle n'obtient pas non plus un accueil unanime.
"Pour la majorité du public, qui venait du théâtre, ça a été une rencontre extraordinaire. Mais le milieu professionnel et la presse ont d'abord opposé un refus brutal", souligne Gérard Violette.
Ainsi d'un journal populaire du soir, qui prouve sous un titre élégant ("Les tétons teutons") son incompréhension du style de l'éternelle dame en noir: "Il y a toujours une bretelle qui lâche pour montrer que les danseuses allemandes ont plus de poitrine que les Françaises !"
Depuis, le Théâtre de la Ville a accueilli toutes les pièces qui ont fait la légende Pina Bausch ("Café Müller", "Bandonéon", "Walzer", "Kontakthof" pour interprètes de plus de 65 ans...) et s'est fait l'écho de ses pérégrinations à Palerme, Hong Kong, Lisbonne, Istanbul ou en Corée.
Pina Bausch est devenu le symbole de la vocation chorégraphique du Théâtre de la Ville, qui a en retour lancé et accompagné sa carrière mondiale.
"Ca a été entre nous une grande rencontre, unique, qui nous dépasse, et un formidable échange de services pour l'un comme pour l'autre", résume Gérard Violette.